Négociations commerciales : rappel à l’ordre lors du comité de suivi
La première réunion de suivi des négociations commerciales 2020 a permis de les recadrer en regard de la loi EGalim que le gouvernement est fermement déterminé à faire respecter.
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Le 10 décembre, s’est tenu le premier comité de suivi des négociations commerciales sous la houlette de Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et en présence des représentants des producteurs, des transformateurs et des distributeurs.
Maintien d’une pression élevée de contrôles
Les négociations commerciales 2020, qui ont débuté en novembre, sont les premières négociations à se dérouler avec l’ensemble des dispositions opérationnelles de la loi EGalim, pour laquelle il reste un an d’expérimentation sur les deux ans prévus.
« Nous avons demandé que le cadre législatif soit stable durant toutes les négociations », précise Dominique Chargé, président de Coop de France, à la sortie de ce comité de suivi.
Il a été rappelé, notamment par les ministres présents, la responsabilité de chacun des acteurs de la filière alimentaire dans une meilleure répartition de la valeur ajoutée. Les deux ministres ont annoncé que le gouvernement n’hésitera pas à agir si les nouvelles règles du jeu ne sont pas respectées. Ainsi, la DGCCRF et ses enquêteurs vont maintenir une pression élevée de contrôle tout au long des négociations.
Mettre les MDD dans la boucle
Cependant, Dominique Chargé observe une amélioration des comportements avec « globalement une ambiance et un état d’esprit meilleurs ». Durant ce comité, il a réitéré son souhait que la manne financière issue du relèvement de 10 % du SRP (seuil de revente à perte), estimée à 800 M€ en moyenne, puisse permettre aux distributeurs de réduire leur taux de marge, et par là de faire moins pression sur les tarifs de leurs fournisseurs, avec une répercussion alors positive sur les prix aux producteurs.
Le président de Coop de France a insisté aussi sur le fait que les MDD (marque de distributeur), qui sont hors négociations commerciales, soient aussi dans la boucle afin d’éviter une nouvelle guerre des prix entre distributeurs qui se reportera sur les PME et TPE. « Nos entreprises coopératives, à grande majorité des PME et TPE, sont sûrement plus pourvoyeuses de MDD que la moyenne nationale. »
Réflexion à venir sur les promotions
Quant à l’encadrement des promotions aux effets pervers sur les produits saisonniers comme le foie gras, l’ensemble des acteurs présents se sont engagés également à étudier toutes ces dérives de la promotion des produits. Agnès Pannier-Runacher va se pencher sur ce dysfonctionnement pour les prochaines négociations commerciales.
En attendant, une seconde réunion du comité de suivi des négociations commerciales sera organisée le 16 janvier 2020.
Hélène LaurandelPour accéder à l'ensembles nos offres :